6 février 2014

Himes et Thurber : qu'est-ce qui peut les rapprocher ?


La recherche sur Google ne fait apparaître aucun lien entre les deux auteurs. Il est probable qu’ils ne se connaissaient pas personnellement. Ils présentent quelques éléments biographiques communs : ils ont étudié tous les deux à l’Université de l’État de l’Ohio à Columbus - Thurber une quinzaine d’années avant Himes. Il a livré d’ailleurs de ses études un récit très amusant dans une de ses nouvelles, University DaysThurber était blanc - les seuls Noirs qui apparaissent dans ses livres sont des femmes de ménage au parler pittoresque.  Dans La troisième génération, le roman autobiographique de Himes, on voit très bien la séparation absolue qui existait entre étudiants blancs et noirs. Si les deux auteurs ont en commun un parcours universitaire peu brillant, leurs chemins ultérieurs divergent logiquement : carrière journalistique pour Thurber, entrée dans la délinquance active pour Himes.

Un autre élément peut avoir joué un rôle : Thurber avait perdu un œil dans son enfance, victime d'une flèche tirée par son frère. Or, on connaît, dans l’œuvre de Himes, le poids de sa culpabilité après l’accident qui avait rendu aveugle son frère Joe, survenu après une expérience de chimie que ce dernier n’aurait pas dû accomplir seul.
L’auteur Himes, quant à lui, ne pouvait pas ne pas connaître Thurber, auteur et dessinateur célèbre du New Yorker dans les années 1930.

La ressemblance que je vois entre la suite de dessins de La guerre entre les hommes et les femmes et le texte de Mamie Mason et Plan B tient au mode de narration : la brusquerie des mouvements et le caractère très visuel des descriptions. Elle tient aussi à une sensibilité fantastique et surréaliste qui permet à ces deux auteurs de déceler sous les faux-semblants du monde des lignes de force et des affrontements violents.




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